Tarshish (Hispanie) mille ans avant J.C.
Les Juifs déjà installés dans la péninsule Ibérique depuis mille ans avant Jésus Christ étaient sans doute venus dans le pays avec les Phéniciens bien avant la destruction du premier Temple.
D'ailleurs, encore aujourd'hui, les noms de quelques villes d'Espagne indiquent clairement une origine juive. Il s'agit de Toledo, Maqueda, Escalona, Joppes et Aceca.
Tous ces noms sont à consonances hébraïques. Toledo vient de Toledoth, c'est-à-dire la ville des générations. Le guide officiel actuel de la ville de Tolède
mentionne toujours cette origine hébraïque de la ville.
On pense que les membres des tribus d'Israël s'étaient établis dans l'actuelle province de Tolède bien avant l'époque de la destruction du Premier Temple.
Aceca dérive de Azeca (1) en Israël ; Escalona dérive d'Ascalon en Israël, la tribu de Siméon ; Maqueda provient de Maceda, la tribu de Juda ; Joppes de Joppe (Jaffa), la tribu de Dan. Une série
d'autres noms de villes, tels que Layos et Noves, sont aussi probablement d'origine juive. Ils furent sans doute donnés en souvenir des anciennes cités d'Israël. Toutes ces villes de l'Espagne
actuelle, ont été fondées par les membres des tribus d'Israël.
(1) En 1935, on a trouvé dans les ruines de la ville biblique de Lakihs, en Palestine, une collection de lettres écrites sur des tablettes d'argile, dont
l'écriture remonte autour de 588 avant J.C., rédigées par le commandant militaire de la ville forteresse de Lakihs en Judée. Ces lettres confirment des évènements qui se sont déroulés durant le
court règne du roi Joachim I, 18e roi de Judée.
Ces écritures nomment plusieurs personnages bibliques, entre autres le prophète Jérémie. Dans la quatrième lettre, on raconte que les villes de Lakihs et
Azeca, deux villes fortifiées de Judée, étaient assiégées par les troupes de Nabuchodonosor, et que la ville de Azeca était déjà tombée dans ses mains. Ces faits historiques confirment le récit
biblique du prophète Jérémie 34 : 6-7.
Salomon, fils et successeur de David, roi d'Israël de 970 à 931 avant J.C., avait fait construire une flotte de navires avec lesquels il faisait le commerce
avec tous les pays connus dans l'antiquité, y compris Tarshish (Hispanie) où des membres des tribus d'Israël étaient déjà installés, et où le roi Salomon envoyait ses représentants collecter les
impôts.
Ces faits sont confirmés au tout début du Judéo - christianisme par les juifs d'Hispanie qui se rendaient encore régulièrement à Jérusalem en
pèlerinage.
À l'époque de l'apôtre Paul, entre 5 et 15-67 de notre ère, lorsqu'il allait de synagogue en synagogue pour prêcher la nouvelle religion de Jésus, il souligna dans ses écrits la nécessité d'aller
évangéliser les Juifs d'Hispanie, nommés Sefardim. Ce nom vient de Sefarad, mot par lequel la Bible désigne le pays à l'Ouest de la Méditerranée : aujourd'hui l'Espagne. Le prophète Obadia parle
lui aussi de cette partie de l'Empire romain sous ce nom d'Hispanie.
Les Wisigoths, des vandales et beaucoup d'autres peuples arrivèrent en Espagne bien après les Juifs et les romains. Les Israélites survécurent à tous les
envahisseurs de l'Espagne car ces derniers se mélangèrent bientôt à la population locale et se fondirent en elle.
Les Juifs souffrirent, furent persécutés, composèrent avec les conquérants et, à l'époque des premiers documents officiels, ils sont là. Ils vivent parmi les Maures musulmans et les Espagnols
catholiques, divisés en plusieurs royaumes.
Des historiens arabes du 9e siècle appellent Grenade et Tarragone des « villes juives ». L'Espagne musulmane avait alors la plus forte population juive
d'Europe.
Malgré la persécution des Juifs espagnols commencée en 612 sous le roi wisigoth Sisebut, l'Espagne abrita jusqu'en 1492 la plus importante population juive d'Europe. Même de nos jours, il demeure
que l'Espagne est un pays pour lequel il est difficile de parler du caractère autochtone, de «l'aborigénéité » de groupes ethniques, car tout dépend de la date que l'on prend comme point de
départ.
Quelle que soit celle que l'on choisit, ce sont les Juifs qui sont autochtones en Espagne.
Comme on vient de le voir, ce qualificatif d'autochtone, que les antisémites des temps modernes se décernent si volontiers afin de pouvoir étiqueter les juifs comme des étrangers, ne s'applique
pas aux Espagnols.
Révolte de Bar Kokhba ; Israël rebaptisée Palaestina par les romains
Mais les Juifs d'Israël n'avaient pas tous été exilés en 70 de notre ère. Ceux qui restaient tentèrent une ultime révolte contre l'agresseur romain afin de retrouver la liberté. C'est la révolte
de Bar Kokhba (132-135), qui fut étouffée cruellement sous Hadrien. Les Juifs furent obligés de se soumettre de nouveau à Rome. Mais cette fois les romains voulurent mettre fin à jamais à toute
velléité de renaissance juive en Terre d'Israël.
Ils rebaptisèrent la Terre d'Israël d'un nom nouveau : Palaestina ou Falastina (Palestine), et détruisirent complètement les murailles de Jérusalem ainsi
que toute la ville. En place et lieu, ils construisirent un petit bourg carré qu'ils appelèrent Aelia Capitolina. Puis Hadrien compléta son œuvre en faisant construire un temple à Jupiter sur
l'emplacement du second Temple.
À la suite de cette révolte, la Judée est cette fois-ci pratiquement vidée de ses habitants, et la province de Judée sera connue sous le nom de « Syrie Palestine ». À la suite de ces changements,
les Juifs se concentrent en Galilée, autour de rabbins et de savants établis à Safed, Tibériade et Zippori, où ils poursuivent la rédaction du Talmud et de la Mishna.
Ce fut le creux de la vague pour Jérusalem durant les deux siècles qui allaient suivre. Le nom de Jérusalem demeura effacé jusqu'en l'an 326 de notre ère,
lorsque l'empereur Constantin et sa mère Hélène vinrent en pèlerinage en Terre Sainte. Ils redonnèrent le nom biblique à la ville de Jérusalem et érigèrent des autels commémorant des événements
de la vie de Jésus. On construisit de nombreuses églises à Jérusalem, et Jérusalem devint le centre de pèlerinage des chrétiens. La ville de David devient la ville de Jésus.
En 351 de notre ère, les Juifs font une nouvelle tentative de révolte pour retrouver leur liberté.
Domination de Byzance sur la Terre d'Israël (395-636)
Durant cette période d'occupation de la Terre d'Israël, les Juifs étaient présents à Jérusalem et sur tout l'ensemble du territoire de la Palestine. La population juive était redevenue
particulièrement dense en Galilée, dans certaines partie de la plaine côtière et en Judée.
Selon le Talmud, rédigé à cette époque, plus de quatre cents localités juives, des villages pour la plupart, sont dénombrés sut la Terre d'Israël. La
communauté juive vivait surtout d'agriculture alors que ses chefs élaboraient et consolidaient le mode de vie juive par l'éducation, l'enseignements général et universitaire.
Les œuvres majeures de cette époque furent la rédaction de la Michna (l'enseignement) achevée au 2e siècle, ainsi que le Talmud (ensemble de leçons incluant les commentaires et les discussions
des amoraïms (1) sur la Michna) de Jérusalem, achevé entre le 4e et le 5e siècle de notre ère.
(1) Amoraïm : du mot araméen omer, celui qui explique, qui parle en public. À l'origine, le terme désignait celui qui présentait ou traduisait pour le
public les paroles d'un Sage.
http://www.amitiesquebec-israel.org/textes/histoire.htm