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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 15:16

                                         LES ENNEMIS DE ST PAUL : ( 12 )

 


Les Juifs non convertis avaient fait à l’apôtre, dés le commencement de son ministère, une opposition violente. Ils le poursuivaient pour attenter à ses jours. De leur côté, les Judaïsants l’attaquaient également d’une façon moins violente mais plus sournoise. Ils faisaient du christ un auxiliaire de la loi et de la justice, d’après les conceptions rabbiniques et non un principe de salut universel.
D’après eux, au sujet de St. Paul, n’ayant pas connu le Christ pendant sa vie terrestre, il était inférieur à ces premiers disciples et devait leur rester subordonné. De fait, les Judaïsants se réclamaient de l’Église -mère où les pratiques juives étaient encore en honneur.
Mais ils outrepassaient les instructions ou les enseignements des apôtres en regardant la circoncision et l’observance de la loi comme indispensable au salut des païens. La position des Judaïsants ne représente point celle de l’Église -mère Judéo-chrétienne de Jérusalem. St. Paul lutte seulement contre un groupe de perturbateurs sans scrupules et non contre l’Église primitive comme le prétendent certains historiens.
En effet, l’Église Judéo-chrétienne avaient admis que les païens pouvaient être sauvés sans la pratique de la loi et que la foi au Christ n’exigeait pas la circoncision. St. Paul - St. Jacques et les autorités de l’Église Judéo-chrétienne avaient été d’accord sur ce point au concile. Il y avait donc entre eux communauté de vues et la thèse du salut par la foi sans la loi n’était plus particulière à l’apôtre.

L’Épître aux Galates est un acte affranchissant le chrétien de la loi et du pharisaïsme et le poussant à suivre l’Esprit et non la chair.

St. Pierre, ayant pris le repas avec le centurion Corneille à l’exemple du Christ qui avait mangé avec les publicains et les pécheurs a trouvé une opposition de la part des frères de Jérusalem, qui n’admettaient pas ce « Libéralisme ». Alors, St. Pierre se sépara d’eux et entraîna avec lui tous les autres juifs sauf St. Paul qui resta seul avec les gentils.
Ainsi tous les chrétiens non juifs se trouvaient relégués comme à un rang inférieur et il s’élevait une barrière entre les deux fractions de la communauté des Judéo-chrétiens du concile de Jérusalem à la fin de l’âge apostolique. Le concile de Jérusalem avait clarifié la situation.
Le problème de l’admission des païens à la foi était résolu et l’Église de Jérusalem dans l’ensemble avec ses dirigeants restait en communion avec St. Paul, Barnabé et l’Église d’Antioche.
Le groupe pharisien des Judaïsants s’était détaché de l’enseignement des apôtres et avait cessé d’appartenir au christianisme authentique.

De leur côté, les Judéo-chrétiens de Palestine continuaient d’observer scrupuleusement la Loi. St. Jacques leur chef était encore vers l’an 50 associé à Pierre et à Jean. Mais 58, il semble bien être le seul dirigeant. Son zèle pour la Loi et sa piété lui avaient conquis l’estime de tous même des Juifs non convertis.
Ainsi l’épître de Jacques, représente l’esprit du Judéo- christianisme en dehors des tendances Pharisiennes ; d’un christianisme, il est vrai, encore à peine dégagé du Judaïsme mais cependant authentique dans son enseignement moral et écho direct de la doctrine du Christ.

Malgré l’attitude conservatrice de l’Église mère, les juifs palestiniens furent de plus en plus hostiles au fur et à mesure qu’elle s’organisa en communauté indépendante. Vers l’an 62 l’opposition se transforma en une persécution violente, dont Jacques « le Juste » fut la victime.

Les Judéo-chrétiens de Jérusalem et de Palestine en général se trouvèrent ainsi, peu d’années avant la ruine de Jérusalem dans la pénible alternative de choisir entre la religion de leurs pères et la foi en Jésus.

 

                                              L’Épître aux Hébreux ( 13 )


L’Épître aux Hébreux ne défend point aux Juifs devenus chrétiens d’observer leur loi et leurs coutumes mais elle les exhorte à découvrir, par delà la lettre des ordonnances, la vérité supérieure qu’elles recouvrent. L’épître semble bien avoir été écrite pour des Judéo-chrétiens de Palestine déjà hellénisés et qui par attachement à l’ancien culte, risquaient d’apostasier.
Dans son ensemble, l’épître invite les Judéo-chrétiens de Palestine à se dégager du Judaïsme sans crainte et sans regret. Étant chrétiens, ils n’ont plus ici de « cité permanente » mais attendent la « cité future », la Jérusalem céleste (XIII,14). Pour aller au Christ et bénéficier de son sacrifice, il faut « sortir du camp » c’est-à-dire de Jérusalem et du Judaïsme.
La destruction du Temple et de la ville qui allait suivre, donne à cet appel l’allure d’une prophétie tragique. St. Matthieu montre comment les Judéo-chrétiens devaient défendre l’Évangile en face du Judaïsme. La ruine de Jérusalem en 70, fut une catastrophe. L’Église de Jérusalem perdait ainsi son importance et le centre de la chrétienté se déplaçait au profit d’Antioche et de Rome.
Les Judéo-chrétiens dispersés rentrèrent en Judée sous Trajan (98-117). Au temps d’Adrien en 130, la ville fut hellénisée et les païens convertis formèrent la grande majorité des fidèles et eut pour évêque Marc qui fonda la nouvelle Sion.

A la fin de l’âge apostolique, les Judéo-chrétiens se divisèrent en plusieurs sectes. Ceux qui n’avaient pas l’esprit pharisien dont les descendants ont été appelés « Nazaréens ». La secte des « ébionites » est une secte hérétique, formée des descendants des Judaïsants intransigeants. Aux Judéo-chrétiens hérétiques se rattache la secte des « éclésaïtes ».


                                                    CONCLUSION :


Pierre, Paul et Barnabé avaient libéré le Christianisme d’un élément caduc et imparfait. Le principe Juif et le principe Chrétien du Salut représentaient en effet deux conceptions différentes de la religion : l’une formaliste, légale et assez primitive, conception étroite liée à une race, un pays….. l’autre celle du Christ, plus spirituelle, plus parfaite, plus franchement universelle « en esprit et en vérité ».
Les Judaïsants en s’obstinant dans leur intransigeance avaient abandonné l’esprit de l’Évangile et avaient rompu avec le Christianisme authentique. Judéo-chrétiens de leur côté, en restant attachés pour eux-mêmes à la pratique de la Loi Juive, se posaient en héritiers directs des prérogatives d’Israël.
Mais ils représentaient une forme de Christianisme qui ne pouvait que végéter et disparaître. De fait, ils ne pouvaient maintenir leur idéal religieux qu’en escomptant une prochaine conversion en masse de la nation juive, s’ils avaient un moment caressé cet espoir, ils furent déçus par les évènements.
Il fallait auparavant que s’accomplît le dessein de Dieu appelant à la foi « La plénitude des gentils » (Rom, XI, 25).

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